Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Conciergerie

 

ajouter-au-panier.png

 

 

Couloirs

Heures de colle

avatar

Tableau D'affichage

14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 13:46
(Avertissement : ce chapitre est une ébauche d'une suite au roman Vivement l'amour)
A peine arrivé chez moi, je me suis réfugié dans ma chambre pour lire relire et relire encore cette lettre que je n’oublierai jamais.
Je n’arrête pas de me dire que Marina est la meilleure nana qu’un mec peut rêver d’avoir, et qu’il va quand même falloir que je lui dise adieu.

Putain de bordel de morte couille.

On ne peut pas dire que je sois du genre à me laisser abattre, mais quand le destin tout entier a décidé de te mettre face à un peloton d’exécution, il faut bien reconnaître que les chances de survie sont quasiment inexistantes.
Je suis donc mort. Mort un jour avant l’été.
Saloperie de printemps.

A travers la fenêtre de toit, le soleil me tape sur la tête comme pour mieux enfoncer le clou. J’ai chaud. Je transpire à ne rien faire, j’étouffe. Je sors de ma chambre avec des frissons dans le dos parce que l’air du couloir accuse une température de dix degrés en moins, je me saisis des clés, et sans rien dire à ma mère, je m’en vais.
Il est midi moins vingt-cinq et j’enfourche mon vélo en route pour Nantes. Si je veux y être quand Marina y arrivera, autant que je parte maintenant.

Comme le compteur de mon vélo fonctionne, j’en profite pour me défouler un peu. Se donner à fond dans quelque chose permet de raviver le peu d’énergie qui nous reste. La rocade est toute neuve et je l’inaugure. C’est une belle route bien goudronnée, avec des virages bien tracés, parfaits pour les records de vitesse auxquels je pense bien venir me frotter.
Personne.
Désert comme dans mon cœur.
Le vent derrière moi, je m’approprie toute la route. Trente deux kilomètres heure. Trente quatre. Plus vite j’irai, plus vite je me réveillerai ! Trente six, trente sept, trente neuf.
Allez ! Encore un effort. Brûlons ces dernières doses de glycémie ! Evacuons cette poisse qui tente de me rattraper le guidon ! Sortons de ce rêve cauchemardesque et retrouvons un monde parallèle dans lequel Nantes est en Haute-Savoie ! La pente commence à descendre.

J’ai le regard figé sur le compteur. Quarante. J’accélère encore un peu. Quarante-deux, record battu. J’arrête de pédaler et mon cœur bat comme un tocsin.
Je me sens seul. Le tocsin a beau avertir Marina qu’il faut qu’elle me rejoigne au plus vite, je suis toujours aussi seul qu’un poil de cul sur une lunette de chiottes. Pour un peu que le vent change de sens, c’est tout juste si je ne finis pas noyé dans mon chagrin.
Je relève les yeux.
Que vois-je, là, devant moi, à quelques mètres, arriver à fond tout droit sur mon vélo ? Je vois un…

Vers des moulins à vent

Boum.

Ça y est. Ça m’a arraché la tête. Mon frein arrière a pété, le ciel est bleu sans un nuage, la route est belle et déserte, et il m’a pourtant bel et bien percuté de plein fouet : je suis amoureux, dix fois plus qu’avant, cent fois plus. Je t’aime, je t’aime, je t’aime. Tu as su m’écrire qu’il ne faut pas se laisser abattre pour une histoire d’amour qui ne mourra jamais, que les tempêtes ne font pas les inondations et que la flamme des allumettes ne font pas les désastres. L’amour est éternel. Quand on a aimé quelqu’un un jour, on l’aime pour toujours. Et puis, tu essayais de t’en convaincre, mais je sais que tu as raison : « quand c’est mauvais, ne t’inquiète pas, car il y a toujours pire. »
On avait eu cette conversation, un jour, au sujet du pire. Tu disais que le pire, ça n’existe pas. Le mauvais, ça arrive parfois, mais comme ça finit toujours par s’effacer, c’est qu’il y a du bon, donc ça pourrait toujours être pire.

Le pire, c’est du mauvais qui est à l’abri de l’usure du temps.

Que Marina parte habiter à Nantes et que moi je reste au pied du Mont blanc, ça fait partie du pire.
Et le pire, c’est aussi que tout ça n’est même pas qu’un cauchemar, parce que si tout n’avait été qu’un cauchemar, ça ferait longtemps que je serais arrivé à Nantes.

J’ai pris la route en sens inverse, et je suis rentré manger.
Partager cet article
Repost0

commentaires

L
Bonne année Charlie !!!Gros bisous et reviens vite aux impatientes !  :p
Répondre
B
<br /> Joli lapsus, Mademoiselle Lili !<br /> Merci de ta patience et de ton soutien qui me tient bien chaud durant les hivers difficiles :)<br /> Bonne année !<br /> <br /> <br /> <br /> <br />
B
Merci pour ton commentaire, la Marmotte !Dis-moi, toi qui t'y connais pas mal en saisons, tu crois qu'on va avoir droit à un été ? Un vrai avec du soleil, de la canicule, de la soif et des prunes ?!
Répondre
L
Hé oui, la vie continue... Et non, les amours ne meurent jamais... Elles restent dans un coin du coeur, au chaud, prêtes à se montrer si on veut les feuilleter.
Répondre